- calandre
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• XIIIe; lat. calandra, du gr. kalandros « alouette à huppe »1 ♦ Grande alouette du sud de l'Europe.2 ♦ Charançon, prédateur des grains de céréales. La calandre du blé.calandre 2. calandre [ kalɑ̃dr ] n. f.• 1483; bas lat. °calendra, du gr. kulindros « cylindre »1 ♦ Machine formée de cylindres, de rouleaux, qui sert à lisser, lustrer les étoffes, à glacer les papiers. Calandre à papier.2 ♦ (1948) Garniture métallique verticale sur le devant du radiateur de certaines automobiles.Synonymes :- corps● calandre nom féminin (ancien provençal calandra, du grec kalandros, alouette) Grosse alouette brunâtre au bec robuste, au chant agréable, sédentaire dans le midi de la France. ● calandre nom féminin (variante dialectale de charançon) Charançon commun dans le monde entier, prédateur redoutable des grains de céréales en silo, surtout dans les régions tropicales. (La calandre du blé et celle du riz sont particulièrement nuisibles.)calandren. f.d1./d TECH Machine composée de cylindres et servant à fabriquer des feuilles (métal, plastique, etc.), à lustrer et à lisser des étoffes ou à glacer du papier.d2./d Garniture de tôle découpée protégeant le radiateur de certaines automobiles.I.⇒CALANDRE1, subst. fém.A.— AUTOMOB. ,,Grille décorative protégeant le radiateur contre les projections de gravillons`` (GUERBER 1967) :• La calandre du radiateur s'est graduellement fondue (dans les années 1939-1940) jusqu'à disparaître complètement. Seuls un emblème ou ornement et une grille rappellent son existence.H. TINARD, L'Automob., 1951, p. 385.B.— TECHNOL. Machine composée de plusieurs cylindres chauffés qui servait autrefois à presser et lustrer les étoffes, le papier, et qui est destinée aujourd'hui à la fabrication de feuilles en caoutchouc, chlorure de polyvinyle, etc., ou à l'enduction de tissus avec des feuilles de chlorure de polyvinyle. On obtient une feuille mince de caoutchouc en laminant une feuille brute épaisse (...) entre deux cylindres chauffés (...) d'une calandre (H. DE GRAFFIGNY, Les Industr. du caoutchouc, 1928, p. 45).Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1694-1932. Ortho-vert 1966, p. 126, énumère les mots dont la finale s'écrit -andre : calandre, coriandre, esclandre, filandre, méandre, palissandre, salamandre et scaphandre ainsi que les 2 verbes épandre et répandre. À opposer à étendre, apprendre, attendre, etc., qui s'écrivent -endre. Étymol. et Hist. a) [Calendruer, 1313 (kalendreur) et calendrer, 1400] 1483 technol. « cylindre pour lustrer les étoffes » (Escript de lewiuer d'entre Jehan Carpentier et Jaquemart Pincemaille, chir., A. Tournai ds GDF. Compl.); b) 1928, supra; c) 1948 automob. (Nouv. Lar. ill.). Prob. issu par assimilation vocalique d'un a. fr. colandre, lui-même issu d'un b. lat. colendra adaptation du gr.
(cylindre) avec changement de genre peut-être sous l'infl. de columna (colonne) (Schuchardt ds Z. rom. Philol., t. 26, pp. 410-414; FEW t. 2, p. 935 et BL.-W.5; v. aussi Brüch ds Z. rom. Philol., t. 65, 1949, pp. 195-222). L'intermédiaire du prov. calandra (calendra 1470 ds PANSIER; REW3, n° 2437) n'est pas justifié. Un empr. au néerl. kalandern « glisser » (EWFS2) est à écarter, le néerl. étant empr. au fr. (DE VRIES Nederl.). Bbg. BRÜCH (J.). Die romanischen Fortsetzungen des lateinischen cylindrus, besonders frz. calandre (Glanzpresse). Z. rom. Philol. 1949, t. 65, pp. 195-222.
II.⇒CALANDRE2, subst. fém.,,Alouette méditerranéenne à gros bec jaune, à calotte rousse et sourcil beige`` (BURN. 1970) :• Bien assise était la demeure, et certeIl pendait des filigranes du perron;Et le verger fut grand où hantait la calandre diserte.MORÉAS, Poèmes et Sylves, Le Pèlerin passionné, 1891, p. 11.Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1236 kalandre (G. DE LORRIS, Rose, éd. F. Lecoy, 77). Empr. à l'a. prov. calandra « alouette » (1180-1225, P. Raimond de Toulouse ds RAYN.), lui-même issu d'un lat. vulg. calandra du gr.
« id. » (DENYS, Av. [paraphrase d'Oppien d'Apamée] ds LIDDELL-SCOTT; cf. ANDRÉ Oiseaux), v. aussi Brüch ds Z. fr. Spr. Lit., t. 49, p. 314; FEW t. 2, p. 56; EWFS2.
DÉR. Calandrelle, subst. fém. Petite alouette au plumage brun, au bec fort. L'alouette des champs et la calandrelle sont celles qui composent les bandes les plus considérables (H. COUPIN, Animaux de nos pays, 1909, p. 144). — Seule transcr. ds LITTRÉ : ka-lan-drè-l'. — 1re attest. 1838 (Ac. Compl. 1842); de calandre, suff. -elle; cf. le lat. sc. calandrella 1829 (KAUP, Skizzirte Entwickelungsgeschichte ds AGASSIZ Aves).BBG. — BRÜCH (J.). Bemerkungen zum französischen etymologischen Wörterbuch E. Gamillschegs. Z. fr. Spr. Lit. 1927, t. 49, p. 314.III.⇒CALANDRE3, subst. fém.Famille d'insectes dont le type est le charançon du blé. La calandre du blé, comme celle du riz, cause de grands ravages (FÉN. 1970).Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. XVe s. calende « charançon » (Catholicon Lille, éd. A. Scheler, s.v. gurgulio [lire curculio]); 1504 calandre (J. LE MAIRE, IV, 24 ds R. Hist. litt. Fr., t. 6, p. 288). Prob. var. dial. de charançon (BL.-W.5), mais dont l'orig. et l'évolution restent obsc. L'hyp. d'un empr. au néerl. kalander « id. » (BEHRENS D., p. 33) est à écarter, le néerl. étant empr. au fr. (DE VRIES Nederl.; VALKH.). Un emploi métaph. de calandre « oiseau » (DAUZAT 1973) est peu probable. Fréq. abs. littér. :10.
1. calandre [kalɑ̃dʀ] n. f.ÉTYM. V. 1236, kalandre; anc. provençal calandra, grec kalandra « alouette ».❖♦ Grande alouette du sud de l'Europe. || La calandre est granivore.❖DÉR. Calandrelle.HOM. 2. Calandre, 3. calandre; formes du v. calandrer.————————2. calandre [kalɑ̃dʀ] n. f.ÉTYM. 1504; var. dial. de charançon, d'orig. obscure.❖♦ Zool. Insecte coléoptère nuisible (Curculionidés). — Syn. : charançon. || La calandre dévaste les greniers à blé.❖HOM. 1. Calandre, 3. calandre; formes du v. calandrer.————————3. calandre [kalɑ̃dʀ] n. f.ÉTYM. 1483; anc. franç. colandre, bas lat. colendra, grec kulindros « cylindre », avec changement de genre.❖1 Techn. a Machine formée de cylindres, de rouleaux, et qui sert à lisser, à lustrer les étoffes, ou à glacer les papiers.b Machine faisant fonctionner les pompes d'épuisement, dans une mine de houille.➪ tableau Noms de machines.2 (1948). Cour. Garniture métallique verticale sur le devant du radiateur de certaines automobiles. || Calandre nickelée, chromée.0 Il appuie à fond sur l'accélérateur, déclenche le rapport inférieur qui donne au moteur un regain de puissance, monte dans le virage à cinquante, soixante (…) Il braque à gauche d'un seul coup, heurte de plein fouet la calandre du coupé, dans un bruit de verre brisé — le phare — et un grand hurlement de klaxon.Régis Debray, l'Indésirable, 1975, p. 304.❖DÉR. Calandrer.HOM. 1. Calandre, 2. calandre; formes du v. calandrer.
Encyclopédie Universelle. 2012.